Belmont Court

Description

Erigé dans les environs de la gare du Luxembourg, le complexe BELMONT COURT occupe la quasi-totalité de l’îlot compris entre les rues Belliard, Montoyer, Marie de Bourgogne et Arlon. Destiné à un usage de bureaux, l’ensemble est mis en vente en 2001 par la Régie des Bâtiments et acquis par Axa Belgium sa. Dès l’esquisse, la qualité du volume construit ainsi que ses diverses possibilités d’occupation conduisent maître d’ouvrage et architecte au choix de la rénovation, plutôt qu’à celle de la démolition-reconstruction.

Cette option s’inscrit dans une démarche environnementale, engendrant une réflexion sur l’optimalisation des gabarits existants. Elle a d’évidents avantages économiques, mais aussi environnementaux évitant la production d’une quantité importante de matières non re-cyclables, sans parler ni de la pollution atmosphérique entraînée par des démolitions lourdes, ni de la consommation énergétique que suppose une construction neuve similaire.

Mais si le choix d’une rénovation lourde s’impose aisément, elle génère une démarche architecturale relevant du défi: créer des espaces de travail qualitatifs dans une carcasse au départ bien rébarbative, établir des points de repères dans le labyrinthe existant, insouffler du caractère dans les espaces de circulation d’une morne tristesse. La couleur comme allié apparaît dès l’accueil (halls d’ascenseurs, escaliers, paliers, …), mais aussi dans les bureaux : la rénovation des étages types induit l’apparition d’une modulation imposée … à laquelle se superpose en façade l’usage libre de la couleur un module sur trois sous forme de verres de couleur devenus vitraux.

Leur trame ludique et colorée égaie les façades coté ville mais aussi coté cour, où les zones de travail s’organisent autour de la grande cour centrale conçue comme élément fédérateur : en effet, une fois la voiture bannie de l’intérieur d’îlot, celle-ci se transforme en patio suspendu, plateau flottant en métal galvanisé miroitant la lumière, d’une tranquillité surprenante venant de la rue Belliard asphyxiée. La mise en valeur de cet espace extérieur débute dès l’approche : les pas du visiteur quittent le sol chapé gris souris du hall d’accueil pour emprunter un escalier métallique posé en équilibre entre sol et cour, le menant jusqu’au nouveau plancher cour dessiné comme un élément flottant, indépendant : il ne touche aucune façade … il n’appartient à personne mais à tout le monde … il est l’élément rassembleur.

La construction en grilles type Laüffer galvanisées de +/-1100m2, parfaitement horizontale sur toute sa surface supérieure, suit en sous-face les dénivelés marqués des étanchéités de toiture parkings. Si cette solution entraîne une certaine complexité géométrique et donc constructive, elle offre par contre pour celui qui déambule sur le plancher l’unité de vision recherchée, et de surcroît permet de dissimuler sous celui-ci les bacs de plantation des arbres (dont la couronne actuelle doit encore tripler). Par superposition de tôles larmées pleines en métal galvanisé également, les cheminements piétons serpentent entre les troncs, se croisent et se séparent, formant vu des étages un patchwork irisé encore rehaussé par un éclairage discret.

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